Derrière les jolies couleurs de nos emballages se cache une vérité des plus dérangeantes : les dindons élevés au Québec sont souvent entassés par milliers au sein de gigantesques fermes. Le résultat ? Un système fait pour le profit où les besoins individuels de chaque animal ne peuvent pas être respectés, et où ils vivent bien trop souvent l’horreur, l’agonie et la mort.
Notre enquête montre des images captées dans deux élevages de dindons en Montérégie et en Lanaudière, prises par des lanceur·euses d’alerte. Ces images sont si abominables que l’on peut à peine les regarder. Elles présentent les nombreux problèmes que vivent trop souvent les dindons au Québec, malheureusement typiques des élevages intensifs :
De nombreux oiseaux souffrent de blessures, d’infections et de plaies ouvertes.
Beaucoup d’oiseaux présentent des comportements stéréotypés, mais aussi du picage ou du cannibalisme qui sont le résultat du stress de la captivité, du manque de stimulation et de la frustration.
On retrouve souvent des oiseaux morts et en état de décomposition avancée.
Un dindon est frappé avec un bâton à plusieurs reprises pour le tuer, puis laissé pour mort alors qu’il bouge encore.
Les sols durs et les litières insalubres causent des blessures aux pattes et des ulcères.
Les dindons souffrent de déformations et des douleurs chroniques dues à la sélection artificielle qu’ils ont subi pour grossir plus rapidement.
Ces problèmes ne datent malheureusement pas d’hier; cela fait des décennies que les industries de l’élevage cherchent à augmenter les profits aux dépens des animaux au Québec, et répondent à la demande en agrandissant toujours plus les fermes. Selon les chiffres de l’industrie, le nombre de dindons élevés au Québec est passé d’environ 6 millions en 1974 à presque 9 millions en 2023. Sur la même période, le nombre de fermes a diminué d’environ 15%. Mais les codes de pratiques écrits pour réguler ces grands élevages, autoriser leur densités et leur pratiques ont ensuite étés écrits…par l’industrie, en flagrant conflit d’intérêt.
Le résultat : des bâtiments sordides où les animaux, sans contact avec l’extérieur, sont entassés par milliers pour y vivre des vies de misère avant d’être envoyés à l’abattoir. Des employés obligés de masturber des dindons pour que la reproduction se fasse plus rapidement et fiablement, et soumis à des cadences de plus en plus intenses. Des consommateur·ices qui se font mentir éhontément tous les jours par le biais de campagnes de marketing en déconnexion totale avec la réalité. Tout le monde y perd, mais l’horreur ne fait que s’accélérer.
Si ce que nous voyons est légal, comment se fait-il que ces pratiques soient acceptées au Québec alors qu’elles vont totalement à l’encontre des valeurs des Québécois·es ?
Et si ce que nous voyons est illégal, comment se fait-il que ces pratiques ne sont pas connues des autorités comme le ministère de l’Agriculture (MAPAQ) suite aux inspections ? Pourquoi est-il nécessaire d’avoir de telles images de la part de lanceur·euses d’alerte pour que la justice agisse pour les animaux dans notre province ?
Pourquoi est-ce que ces pratiques continuent d’exister ? Parce que nous ne sommes pas au courant qu’elles existent !
À nous le grand public, on ne nous montre que ce que l’industrie veut que nous voyions : des dessins de dindons souriants (contents d’avoir été tués pour nous ?), des images idylliques de prés et de pâturages, etc.
C’est pourquoi ces images si difficiles à voir sont si précieuses : elles nous présentent la dure réalité, mais elles nous donnent aussi l’opportunité d’aider les animaux.
Si vous appréciez être informé·e, diffusez notre enquête sur vos réseaux sociaux !
Pour changer le système, il faut que le gouvernement intervienne.
Notre enquête montre que les lois actuelles ne sont pas suffisantes pour protéger les animaux face aux intérêts des industries.
Pour demander avec nous des changements rapides dans les lois du Québec afin que les animaux soient correctement protégés, signez notre pétition !
Dans un système qui veut toujours produire plus de viande, les animaux (et les humain·es) seront toujours les perdant·es.
Les pratiques montrées dans notre enquête ne sont pas les résultats d’une exception, ou d’une « mauvaise ferme »; ce sont les résultats de décennies d’intensification de l’élevage au Québec qui force les éleveur·euses à toujours produire plus, et pour moins cher.
Actuellement, plus de 4 millions de dindons sont tués par an au Québec pour satisfaire la demande. Combinée aux autres formes d’élevage, l’agriculture animale utilise au final la grande majorité des terres agricoles du Québec.
Si nous voulons prendre soin des animaux dans notre province, il nous faut ainsi transitionner vers un système où moins d’animaux sont tués, et où le prix des produits représente réellement nos convictions et nos valeurs quant à leur bien-être.
Pour nous aider à amener cette transition, vous pouvez supporter notre travail, ou découvrir des alternatives végétales respectueuses de l’environnement !
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